Vous n’avez jamais entendu parler de l’UX Writing ? On ne vous en veut pas. D’ailleurs, vous n’êtes pas seul(e)…
En plein développement aux États-Unis et poussée par des mastodontes tels que Google, Apple ou Slack, la rédaction pour l’UX demeure toutefois très timide dans l’Hexagone.
Pourtant, elle répond à une problématique universelle : comment améliorer l’expérience utilisateur, pas uniquement par le design mais également par les mots ?
Bien plus qu’un effet de mode, elle est une réponse logique à des années de sous-considération du contenu web et d’utilisation à de seules fins de positionnement dans les moteurs de recherche.
Cependant, et comme l’affirmait prosaïquement un poète français en 1997, les temps changent.
La récréation est terminée et la cloche d’un World Wide Web pensé pour les internautes retentit de nouveau.
L’UX Writing s’intègre dans ce changement de paradigme en proposant des interfaces plus claires, rassurantes et accessibles.
Elle permet par l’écriture de transformer une page de checkout austère et peu lisible en un lieu de confiance, boostant par la même occasion son taux de transformation.
Dans cet article, nous allons définir concrètement ce qu’est l’UX Writing et vous donner nos huit meilleurs conseils pour une rédaction UX réussie.
Nous en profitons pour remercier chaleureusement Charlotte Plaksine, UX Designer chez Contentsquare, sans qui vous ne pourriez probablement pas devenir un pro de l’UX Writing en 10 minutes. Merci Charlotte.
Qu’est-ce que l’UX Writing ou rédaction UX ?
L’UX Writing, ou rédaction UX, est un mode de rédaction orienté utilisateur. Son objectif est de permettre à l’utilisateur d’interagir plus facilement avec un produit ou un service.
La personne en charge de l’UX Writing d’un projet est appelée UX Writer (ou UX copywriter ou rédacteur UX).
L’UX Writer a une double mission :
Élaborer du contenu répondant aux besoins des utilisateurs du produit tout en clarifiant l’information afin de réduire les choix possibles et donc les doutes,
Considérer le positionnement de la marque dans son choix de mots afin de mettre en valeur sa différence.
Le travail de l’UX Writer est présent tout au long du parcours utilisateur via :
Les CTA (Call to Action),
Les formulaires,
Les notifications,
Les menus,
Les landing pages,
Les titres et sous-titres,
Les pages 404
Et même… les messages d’erreur !
Et sur de multiples supports :
Desktop,
Sites mobiles,
Applications pour smartphones,
Interfaces de consoles de jeux ou de montres connectées…
Là où l’UX Design cherche à susciter une expérience positive par le biais de l’ergonomie, l’UX Writing, quant à elle, s’y attache par le rédactionnel.
Éminemment complémentaires, l’UX Writer et l’UX Designer travaillent main dans la main dès le démarrage du projet de site web ou d’application.
Mais la mission du rédacteur UX ne s’arrête pas là puisqu’il peut être amené à collaborer également avec le marketing, le juridique ou le commercial.
Légende : Sur sa page d’inscription, Gmail promet un gain de productivité à l’utilisateur et incite à l’action
8 règles d’UX Writing qui vont doper votre expérience utilisateur
Bien que la discipline soit très neuve, la rédaction UX possède déjà son ensemble de bonnes pratiques issues de plusieurs décennies d’étude et de perfectionnement de l’UX Design.
Voici, selon nos experts UX, 8 règles d’UX copywriting à connaître pour améliorer votre parcours utilisateur et booster vos conversions.
Règle n°1 : Connaître vos utilisateurs
S’il ne devait en rester qu’une, ce serait probablement celle-ci.
En effet, la règle de base de l’UX Design s’applique également à l’UX Writing : apprenez à connaître vos utilisateurs.
Pouvoir dresser les profils de vos visiteurs et cerner leurs goûts et aspirations vous permet de vous mettre à leur place et de matérialiser leurs besoins.
Pour ce faire, devront être réalisés en amont de tout projet :
Des entretiens ou questionnaires auprès des utilisateurs actuels ou des potentiels futurs utilisateurs conjointement avec l’UX Designer,
Une matrice du mindset de ces utilisateurs à partir de leurs entretiens,
Des wireframes présentant un ou des parcours adaptés au profil de ces utilisateurs et exempts de tout point de friction.
En clair : soyez EM-PA-THI-QUE !
Règle n°2 : Dire non au jargon
Chaque métier possède son propre jargon. La probabilité que votre quotidien soit rythmé par un ensemble de mots que votre voisin ne comprendrait pas est donc très élevée.
À nouveau, proscrire le jargon demande un travail d’empathie. Demandez-vous si les mots que vous avez utilisés sont compréhensibles pour vos utilisateurs.
Vous avez un doute ? Changez-en.
De même, faites en sorte de laisser de côté les mots et tournures de phrases complexes ou qui peuvent induire en erreur.
Un exemple classique est la différence entre Sign In et Sign Up, loin d’être évidente pour un public non anglophone. Pourtant, l’usage de synonymes tels que Register ou Create an Account suffirait à lever l’ambiguïté pour une majorité d’internautes.
Même les plus grands…
Règle n°3 : Dans l’UX-writing on ne perd pas de vue votre ligne éditoriale
Votre entreprise dispose d’un plan marketing intégrant les relations presse et/ou la publicité ? Alors il y a fort à parier qu’elle possède une ligne éditoriale définie.
Longtemps parent pauvre de la communication, le contenu web n’a dorénavant plus d’autres choix que d’être en totale cohésion avec le positionnement et le ton adoptés par la marque sur ses autres supports.
En alignant votre contenu sur votre ligne éditoriale, vous renforcerez la confiance des utilisateurs, aux yeux desquels vous communiquerez d’une seule et même voix.
L’application Slack illustre parfaitement cette cohérence de communication en mettant en valeur ce qui distingue son service dès sa page d’accueil : la coopération et le travail d’équipe.
Pareillement, il conviendra d’harmoniser au maximum votre wording afin d’éviter les incompréhensions. C’est notamment au moment de créer votre site (comme avec Sortlist) qu’il faut définir une charte éditoriale à respecter.
Par exemple, si vous avez pris l’habitude d’utiliser la terminologie “Inscrivez-vous” sur votre site web, évitez d’utiliser une tournure différente telle que “Adhérez” sur vos autres supports.
Règle n°4 : Prôner la lisibilité
Un contenu orienté utilisateur est aussi un contenu répondant à des contextes de lecture :
Consultation sur un petit terminal,
Problèmes de vue,
Contraintes de temps.
Dès lors, soigner la lisibilité de vos textes est impératif.
Ce sujet pourrait faire l’objet d’un article dédié mais voici quelques astuces qui vous permettront de proposer du contenu plus plaisant :
Privilégiez les listes à puces plutôt que les éléments listés dans une seule et même phrase. Ainsi, vos utilisateurs pourront directement retenir les informations qui les intéressent,
Utilisez des titres et des sous-titres à chaque transition,
Mettez les mots importants en gras ou en italique,
Optez pour les formats de contenu populaires tels que les guides, les tutoriels, la pyramide inversée…
Règle n°5 : L’UX writing nécessite de choisir le bon ton au bon moment
Il existe autant de tons de communication que d’entreprises. Le vôtre peut jouer sur l’humour, l’inspiration ou encore la pédagogie.
En détaillant votre ou vos parcours utilisateurs, vous serez capable d’appliquer le ton juste à chaque étape. Vous aurez une connaissance fine de l’état d’esprit de votre visiteur et de ce qu’il ressent à chaque moment (empathie quand tu nous tiens…).
Par exemple, vous vous tournerez vers l’humour pour capter l’attention et développer votre notoriété et choisirez de prendre une posture plus informationnelle lorsque l’utilisateur se renseignera sur vos offres.
Enfin, vous adopterez un discours rassurant à base de preuves lorsqu’il finalisera son acte d’achat.
Règle n°6 : Soigner vos pages 404
Soyons clairs, la page 404 est ce qui peut arriver de pire à un internaute parcourant un site web.
En effet, quelle expérience plus décevante qu’une page qui… n’existe pas ?
Pourtant, la situation n’est pas désespérée. Au contraire, des mots bien choisis peuvent, dans le pire des cas, apaiser la frustration de votre visiteur et, dans le meilleur, lui donner envie de poursuivre ses recherches sur votre site.
Comme cette adorable 404 signée par les maîtres du design émotionnel :
Règle n°7 : Ne pas penser que dans une seule langue
Probablement la règle la plus complexe à mettre en oeuvre mais aussi celle qui pourra vous éviter bien des malentendus par la suite.
Son principe, lui, est simple : considérez que chaque phrase que vous écrivez doitpouvoir être traduite et avoir du sens dans toutes les langues que votre site Internet couvre.
L’aide d’un ou de plusieurs traducteurs sera cruciale à cette étape mais vous permettra d’éviter moult réécritures et heures de localisation dans le futur. Pensez-y !
Vous aimerez également l’UX international map pour adapter l’expérience digitale de vos visiteurs partout dans le monde :
Règle n°8 : Le SEO est mort, vive le SXO !
Derrière ce titre un tantinet racoleur se dessine une tendance dont les moteurs de recherche eux-mêmes se font l’écho.
Et la volonté de Google d’évoluer de moteur de recherche à moteur de réponse y est pour quelque chose.
L’époque où chaque contenu était pensé pour se positionner sur un mot-clé précis est depuis bien longtemps révolue.
Prendre en compte la qualité de l’expérience utilisateur lors de sa navigation sur le web n’est plus une option mais une nécessité.
Pour autant, cela ne signifie pas qu’UX Writing et SEO sont incompatibles. Au contraire, il revient à présent au rédacteur UX de répondre à l’intention de recherche de l’internaute et à travailler la sémantique liée.
Et le résultat est double : un meilleur positionnement sur des requêtes qui décrivent votre activité et une plus grande proximité vis-à-vis des internautes puisque vous parlez le même langage (empathie toujours).
De nombreux outils accessibles gratuitement fournissent de précieuses informations sur l’intention de recherche. On citera notamment Google Trends, Answer the Public ou Ubersuggest.
Plus qu’un buzzword, l’UX Writing s’inscrit dans une tendance de fond consistant à remettre l’internaute au coeur même du web. Tendance que nous ne pouvons que saluer.
Véritable pilier de l’expérience utilisateur, elle constitue une opportunité supplémentaire de satisfaction client et donc de conversions.
Et au même titre que n’importe quel autre levier, elle peut être mesurée et optimisée grâce à l’A/B Testing notamment.
Depuis plusieurs années, nous accompagnons les entreprises dans l’amélioration de leurs parcours et de leur expérience client en ligne.
Vous souhaitez connaître les potentiels points de friction de votre site ou application et savoir si vous utilisez les bons mots ?
Nous serons ravis de vous montrer comment notre plateforme peut accroître vos performances tout en vous faisant gagner du temps.
Augmentez votre taux de conversion en analysant le comportement de vos visiteurs